Les institutions financières les plus importantes tournent le dos aux courtiers hypothécaires. Vaut-il encore la peine de faire affaire avec ces derniers ? RBC Banque Royale, la plus importante banque du pays, n'a jamais utilisé les services de courtiers hypothécaires. La plus importante institution financière du Québec, Desjardins, a remercié ses courtiers il y a plus d'un an, comme l'avait fait quelques mois plus tôt BMO. Si les produits des plus grands prêteurs ne sont plus disponibles chez les courtiers, est-ce encore une bonne idée de faire affaire avec eux ?
Oui. Même si plus de 50 % du marché de l'hypothèque échappe aux courtiers, rien ne vous empêche de leur soumettre une demande de financement et d'en faire autant avec d'autres institutions. Le courtier hypothécaire négocie avec plusieurs prêteurs potentiels afin de vous obtenir les meilleures conditions d'emprunt. Il évalue votre situation financière, il vérifie votre cote de crédit et il cherche ensuite à vous procurer le financement requis dans les meilleurs termes. Les services du courtier sont payés par votre prêteur seulement si le prêt est accordé.
La concurrence entre les prêteurs permet encore aux courtiers d'offrir un éventail varié de produits financiers. Leur connaissance du marché vous ouvre les portes de prêteurs potentiels auxquels vous n'auriez sans doute pas pensé, tout particulièrement des institutions financières qui n'ont pas pignon sur rue, telles les banques virtuelles comme ING ou la filiale de produits d'assurance des banques.
" Au cours de sa vie, le consommateur moyen n'aura que deux ou trois occasions de négocier une hypothèque ", rappelle Jacques St-Pierre, titulaire de la Chaire SITQ en immobilier et professeur à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM. Les courtiers possèdent un autre avantage de taille : un volume de prêts qui accroît leur pouvoir de négociation.
Le marché hypothécaire a ceci de particulier que vous pouvez toujours obtenir un taux meilleur que celui qui est affiché par les institutions financières.
" Votre prêteur ne vous offrira jamais les meilleures conditions du premier coup ", insiste Pierre Martel, pdg de Multi-Prêts Hypothèques et président de l'Association canadienne des courtiers hypothécaires accrédités (ACCHA).
47,7 %
À elle seule, Desjardins s'approprie près de 48 % du marché québécois.
Rémunération du courtier
Les courtiers obtiennent du prêteur une commission d'environ 0,05 % de la valeur du prêt, soit 500 $. par tranche de 100 000 $. Les conditions de rémunération offertes aux courtiers ne varient guère d'un prêteur à l'autre. Cette rémunération peut varier, notamment en fonction de la durée du prêt.
TROIS MAUVAISES RAISONS D'IGNORER LES COURTIERS HYPOTHÉCAIRES
1 " Je veux avoir mon hypothèque à l'institution financière où j'ai mes comptes et mes autres prêts. " Beaucoup de gens hésitent encore à négocier un prêt ailleurs qu'à leur banque, de peur d'avoir des ennuis lors des transferts de fonds. Cette crainte n'est pas fondée.
2 " Les produits des plus importantes institutions financières ne sont plus disponibles chez les courtiers. C'est louche. " Les institutions qui ont laissé partir les courtiers l'ont fait soit parce qu'elles avaient déjà investi dans leur propre réseau de distribution, soit parce que la clientèle amenée par les courtiers n'était pas assez payante. Cela dit, les courtiers peuvent trouver de meilleures conditions d'emprunt ailleurs. Même les prêteurs qui ne font pas affaire avec les courtiers leur ouvrent leur portefeuille de produits pour développer certains marchés.
3" Les courtiers favorisent parfois les produits de prêteurs qui leur offrent la meilleure rémunération. " Rien n'empêche le client qui doute de son courtier de demander des propositions à d'autres courtiers.
Alain Castonguay
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